Je m’appelle Inès Halhoule. Depuis toute petite, j’ai suivi mon père, Mohamed Halhoule, dans les coulisses de la mode. Il organisait, chaque saison, des productions de catalogue pour des marques comme Natalie David, puis Kookaï, Jacques-Fath Haute Couture, Well Dress… Il avait cette vision : repérer le potentiel, orchestrer les castings de photographes, maquilleurs, coiffeurs, stylistes, diriger la direction artistique… Je l’ai vu dessiner, sélectionner, monter la scène, capter ce petit détail invisible qui fait la différence.
Dans ce reportage, je vais vous emmener derrière l’image : comment le maquillage — ce poste que souvent on minimise — est en réalité un pivot du « glamour ». Mon père m’a raconté une anecdote qui l’a transformé, et je veux vous la partager avant d’entrer dans l’univers des maquilleurs d’exception.
« Lorsque mon père préparait une production catalogue pour la marque Mémos (pulls pour hommes), le devis affichait : Photographe 1500 €, Styliste 500 €, Maquillage 500 €, Mannequins 1000 €, Direction artistique 1500 €… Le client s’est insurgé : « 500 € pour maquillage ? Ce n’est pas une mannequin femme, c’est un mannequin homme, pourquoi le maquiller ? » Mon père lui a répondu calmement : « Très bien. Signe cette décharge qualité, je retire le poste maquillage et vous économisez 500 €. Mais si les images ne sont plus à notre standard habituel, vous serez seul responsable du gâchis de milliers de brochures inutilisables. » Le client a compris que ce poste n’était pas accessoire. Il a compris que ce malin « maquillage » était un travail sérieux : matifier la peau de l’homme, supprimer les reflets, homogénéiser le visage pour la photo. »
C’est cette prise de conscience — l’importance invisible du maquillage dans l’image — qui sera le fil rouge de notre enquête.
Chapitre 1 : Pionniers & héritage
Avant l’ère Instagram, avant les tutos à 10 millions de vues, il y avait des artistes qui dessinaient les nouveaux visages du glamour. Mon père, dans ses tout débuts, avait lui‐même cette casquette : il organisait les castings des photographes, des maquilleurs, il était directeur artistique et styliste de production. Il avait déjà créé une collection de mode en parallèle à ses études d’art plastique ; il dessinait, il avait l’œil, et il repérait le potentiel d’un artiste même dans la musique, mais la mode était son univers.
Dès les années 1990, l’art du maquillage a commencé à franchir un cap : ce n’était plus uniquement « mettre du rouge à lèvres », c’était sculpter le visage, capter la lumière, jouer avec la texture de la peau, penser au rendu imprimé ou photographié. Par exemple, la britannique Pat McGrath est souvent citée comme « la maquilleuse la plus influente du monde » selon Forbes. Elle a commencé dans les coulisses des défilés de McQueen ou Galliano, et a transformé le maquillage mode en langage artistique pur. Son travail a redéfini ce que le « glamour » pouvait être.
Mon père m’a souvent dit : « Regarde l’œil, Inès. Ce n’est pas seulement la couleur qu’on applique ; c’est comment la lumière va jouer dessus, comment ça se reflète, comment ça va être imprimé. » Et c’est ce regard-artisan que je retrouve chez ces pionniers.
Chapitre 2 : Célébrités & tapis-rouge
Derrière chaque apparition sur un tapis-rouge, une première d’un film ou une campagne de presse, il y a un maquilleur-artiste qui orchestre le regard, le teint, la lumière… Prenons le cas de Mario Dedivanovic. Américain d’origine albanaise, il commence sa carrière aux comptoirs beauté (Sephora, Armani) puis se fraie un chemin jusqu’à devenir maquilleur attitré de la star Kim Kardashian à partir de 2008.
Il est souvent crédité pour avoir démocratisé le « contouring » intensif : jouer sur les ombres, la lumière, la structure du visage — une technique qu’il a popularisée à travers ses looks visuels et ses tutoriels.
Mon père m’a raconté qu’il l’avait suivi un jour dans les coulisses d’un shooting, où l’équipe maquillage expliquait : « Le photographe coûte autant que le styliste, mais si le maquillage ne tient pas sous flash, l’image est foutue. » Ce sont des règles invisibles mais déterminantes.
Pourquoi cela redéfinit le glamour ?
- Le maquillage n’est plus simplement « beau » : il est sculptural, visuel, médiatique.
- Le rôle du maquilleur devient plus visible : il contribue à « faire la star », à façonner l’image publique.
- Avec l’essor des réseaux sociaux, ces looks deviennent viraux, influençant non seulement les célébrités mais aussi les masses.
Mon père se souvient : « J’avais toujours ce poste maquillage dans le devis. Même si c’était un homme modèle, même s’il ne portait pas de rouge vif, ce visage devait être travaillé. Et ce travail invisible, c’est lui qui fait la différence image imprimée/numérique. »
Chapitre 3 : Influence digitale & nouveaux médias
Le glamour d’aujourd’hui ne se limite plus aux studios photo ou aux défilés de mode : il vit sur Instagram, TikTok, YouTube. Les maquilleurs ne sont plus seulement derrière la scène ; certains deviennent des créateurs de contenu à part entière.
Mario Dedivanovic est un parfait exemple : il a lancé sa propre marque « Makeup By Mario », et partagé ses master-classes en ligne, devenant un professeur-influenceur.
Pat McGrath, elle, a aussi adapté son œil artistique à l’ère digitale, collaborant avec de grandes maisons comme Louis Vuitton pour pousser l’innovation maquillage.
Tendances clés du maquillage,:
- Le « glamour backstage » filmé en direct cause un effet d’aspiration : “si je peux voir, je peux aussi y aller”.
- Le mélange maquilleur + marque personnelle + produit : l’artiste devient une star de la beauté.
- Le défi de l’authenticité : quand tout est visible, le glamour doit se renouveler pour rester désirable.
Mon père m’a dit un jour : « On ne fait plus seulement une brochure catalogue papier. On fait du contenu, on fait de la vidéo, on fait du social. Si chaque image n’a pas cette qualité, on est vite dépassé. » Il avait raison.
Chapitre 4 : Diversité, régions & innovation
Le glamour ne se définit plus uniquement à Paris, New York ou Londres. Des talents émergents d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient, d’Amérique latine redéfinissent le style — avec d’autres références culturelles, d’autres visions de la couleur, de la texture, du « glamour ».
Mon père, via son guide Fashion Repertory (plus de 2 500 marques référencées) avait très tôt un panorama global. Il m’a souvent dit : « Le regard change selon la caméra, la lumière, la culture… ce qui est glamour au Japon peut ne pas l’être ici. »
Les innovations ne manquent pas : maquillage hybride, “skin glass”, eco-cosmétiques, make-up homme professionnel (comme l’anecdote Mémos plus haut)…
Pourquoi c’est crucial ?
- Le glamour gagne en inclusivité : toutes les carnations, morphologies, ethnies entrent dans le jeu.
- Les visuels et codes se multiplient : ce qui est « glamour » est désormais pluriel.
- L’innovation pousse les frontières : maquillage « artistique », textures inédites, supports numériques, tout cela fait partie de la mutation.
Mon père me racontait qu’au début des années 90, les budgets maquillage étaient faibles, et que beaucoup de marques ne voyaient pas l’intérêt d’un maquillage pour homme. Aujourd’hui, ce serait inimaginable.
Chapitre 5 : Ce que cela révèle pour vous
Après avoir découvert les coulisses, les visages, les techniques et les mutations du glamour maquillage, vous vous demandez sans doute : « Et moi ? »
Voici trois leçons pratiques à retenir :
- Adoptez un regard « artiste » : Inspirez-vous des signatures visuelles des grands maquilleurs — la lumière, la couleur, la structure — et adaptez-les à votre visage, votre style, votre média.
- Ne suivez pas aveuglément les tendances : créez-les : le glamour d’aujourd’hui provient souvent de celui qui ose, innove, personnalise. Mon père me disait souvent : « Tu vois un photographe, un styliste, un maquilleur ? Ce n’est pas seulement la technique, c’est le regard. »
- Diversifiez vos sources d’inspiration : ne pensez pas uniquement « tapis rouge » ; explorez aussi les influenceurs, les artistes émergents, les cultures différentes. Le glamour ne connaît pas de frontières. Aujourd’hui, vous avez l’embarra du choix avec les réseaux sociaux, instagram, tik-tok et surtout Pinterest qui est une mine d’or d’idée !
Et trois conseils utiles pour en savoir plus :
- Explorez les fiches des 10 maquilleurs que j’ai sélectionné pour suivre leur travail sut instagram.
- Choisissez un artiste listé ici, regardez son travail, testez modestement une technique ou un effet (ex. contouring subtil, peau “verre”, couleur audacieuse).
- Partagez votre résultat ou votre inspiration — engagez-vous dans votre communauté, car le glamour se vit aussi en réseau.
Conclusion & regard vers l’avenir
Le “glamour” maquillage n’est plus un simple reflet du luxe : c’est un terrain d’expression artistique, technologie, diversité et culture visuelle globale. Les artistes évoqués ici ne se contentent pas d’embellir : ils transforment, innovent, influencent des millions de regards.
À l’aube de nouveaux supports — réalité augmentée, métavers, visuels ultra-HD — la question n’est plus seulement « quel maquillage pour être glamour ? » mais « comment le maquillage pourra-t-il redéfinir le joli dans un monde aussi numérique que physique ? »
Mon père m’a montré que derrière chaque image glamour, il y a une équipe, un rôle souvent invisible : le maquillage en faisait partie. Et c’est cette équipe, cette vision collective, que je vous invite à découvrir maintenant. Plongez dans les profils détaillés, les techniques, les inspirations… et surtout : amusez-vous à redéfinir votre glamour.