Il y a deux ans, je me souviens avoir reçu un message d’un ami collectionneur de montres, un homme que je sais habituellement très terre-à-terre. Il m’envoyait un rendu 3D époustouflant, une coque aux reflets futuristes. « Regarde ce que Musk prépare, me disait-il, un smartphone qui va enterrer Apple. » J’ai d’abord souri : encore une fuite non vérifiée. Mais en creusant, j’ai constaté l’ampleur du phénomène. Des millions de requêtes sur Google, des dizaines de vidéos sur YouTube promettant des caractéristiques dignes de la science-fiction. Comment un simple concept de designer a-t-il pu engendrer un tel fantasme mondial ? Nous sommes en 2025, le marché du smartphone est saturé, ennuyeux, prévisible. C’est précisément pour cela que l’idée d’un téléphone Tesla—un Model Pi—fascine et persiste : il incarne l’espoir d’une vraie rupture. La question n’est plus si il sera le meilleur, mais plutôt : ce téléphone existe-t-il seulement ?
I. Naissance d’un mythe : comment le Tesla Phone a envahi internet

Ma main effleure mon iPhone. Je pense à ma voiture Tesla garée dehors. Sur mon téléphone, l’application Tesla contrôle déjà presque tout : déverrouillage, préchauffage, recharge, caméras de surveillance. Dans mon esprit se dessine naturellement l’étape suivante : et si Tesla fabriquait directement le smartphone ?
L’écosystème Musk : une logique d’intégration qui semblait inévitable
Cette logique n’a rien d’absurde quand on observe l’empire bâti par Elon Musk. Tesla produit des voitures électriques connectées. SpaceX lance des satellites Starlink qui fournissent internet depuis l’espace. Neuralink développe des interfaces cerveau-machine. En 2022, Musk a même racheté Twitter pour 44 milliards de dollars, le transformant en X. L’intégration verticale poussée à l’extrême, c’est la marque de fabrique du « muskisme ».
Contrairement à Apple qui sous-traite la fabrication à Foxconn, ou Google qui ne contrôle que le logiciel Android, Musk privilégie le contrôle total. Chez Tesla, tout est conçu en interne, des batteries aux logiciels de conduite autonome. Chez SpaceX, même les combinaisons spatiales sont dessinées maison. Cette approche applique ce que Musk appelle les « principes premiers en physique » : déconstruire un problème jusqu’à ses fondamentaux, puis reconstruire la solution de zéro.
Le précédent Twitter a renforcé cette perception d’omnipotence. Si Musk peut racheter un réseau social et licencier 3700 employés sur 7500 en quelques semaines, remplacer la modération humaine par l’IA et restructurer radicalement la plateforme, pourquoi ne pourrait-il pas lancer un smartphone ? Dans l’imaginaire collectif, le Tesla Phone devenait non seulement plausible, mais presque inévitable.
2021-2023 : la viralité des concepts et la machine à fantasmes
L’étincelle s’allume véritablement en 2021. Antonio De Rosa, designer italien connu sous le pseudo ADR Studio, publie des rendus 3D époustouflants d’un hypothétique « Tesla Model Pi ». Les images sont spectaculaires : coque aux reflets changeants inspirée des couchers de soleil martiens, écran sans bordures, logo Tesla lumineux au dos. Elles accumulent rapidement des millions de vues sur Instagram et YouTube.
Le problème ? De Rosa crée ces concepts pour toutes les grandes marques tech. C’est son métier. Des iPhone futuristes, des Samsung impossibles, des Google audacieux. Mais cette fois, quelque chose de différent se produit. Les images du Tesla Phone sont massivement relayées comme des « leaks » officiels. Des chaînes YouTube tech les présentent comme des « preuves » d’un projet imminent. Des sites d’actualité reprennent l’info sans vérifier. Le buzz s’auto-alimente dans une spirale virale.
Entre 2021 et 2024, le phénomène suit une chronologie prévisible que j’ai reconstituée en croisant les sources. Troisième trimestre 2021, premiers concepts ADR Studio, articles spéculatifs « Tesla pourrait sortir un phone ». Premier trimestre 2022, explosion virale, des vidéos « Tesla Phone CONFIRMED! » atteignent cinq millions de vues. Quatrième trimestre 2022, apparition de sites frauduleux ouvrant des « précommandes », arnaques avérées. Deuxième trimestre 2023, nouvelles rumeurs « sortie imminente fin 2023 ». Quatrième trimestre 2023, rien ne sort, les rumeurs sont repoussées à « 2024 ». Année 2024-2025, le cycle continue à l’identique.
Les réseaux sociaux créent une caisse de résonance parfaite. Les algorithmes privilégient l’engagement, pas la véracité. Les utilisateurs partagent sans vérifier. Les influenceurs tech surfent sur la vague pour les clics et les revenus publicitaires. Le fantasme devient viral non pas malgré son caractère fictif, mais précisément à cause de lui. Le mystère génère plus d’engagement que la réalité.
Ce qu’Elon Musk a VRAIMENT dit : entre démentis et ambiguïtés
Je dois être précis ici, car c’est le cœur du malentendu. Contrairement à ce que prétendent des centaines de sites, Elon Musk n’a jamais confirmé de projet smartphone Tesla. Jamais. En fait, il a fait exactement le contraire.
Lors du podcast Joe Rogan Experience, épisode numéro 1609 diffusé en février 2021, Musk est questionné directement sur un potentiel Tesla Phone. Sa réponse textuelle, que j’ai vérifiée dans les transcriptions officielles : « Nous pourrions faire un téléphone. Techniquement, ce n’est pas très difficile. Mais nous ne le ferons pas, sauf si Apple et Google commencent à faire vraiment n’importe quoi avec leurs stores d’applications. »
Cette phrase a été systématiquement tronquée et déformée dans des centaines d’articles. Le « nous pourrions » est devenu « nous allons ». Le contexte, une réaction défensive hypothétique si Apple ou Google censurent Tesla, a été complètement effacé. Résultat : une déclaration conditionnelle transformée en confirmation d’un projet actif.
Plus révélateur encore, lors d’un événement de campagne en 2024, Musk a déclaré selon les sources que j’ai consultées : « L’idée de faire un téléphone me donne envie de mourir. Mais si nous devons faire un téléphone, nous le ferons, mais nous aspirerons à ne pas faire de téléphone. » Ce n’est pas exactement l’enthousiasme débordant d’un entrepreneur sur le point de révolutionner l’industrie du smartphone.
Dans d’autres interviews, notamment chez Lex Fridman en 2022, Musk réitère que Tesla n’a « aucun plan » pour entrer sur le marché du smartphone, qu’il juge « saturé » et « peu attractif en termes de marges ». Il précise que l’application Tesla actuelle suffit amplement à contrôler les véhicules.
La distinction est fondamentale. Il ne s’agit pas d’un projet Tesla officiel en développement, mais d’une rumeur internet qui a pris son envol malgré les démentis. Aucune annonce n’a jamais été faite sur tesla.com, lors d’événements officiels comme le Tesla AI Day ou le Battery Day, ni via le compte Twitter vérifié d’Elon Musk.
II. Anatomie du Tesla Model Pi : décryptage des specs fantasmées

Starlink, solaire, Neuralink : quand la physique rencontre le fantasme
Maintenant, décortiquons les fonctionnalités que les rumeurs attribuent au mythique Tesla Model Pi. Parce qu’entre le fantasme et les lois de la physique, il y a un fossé que même Elon Musk ne peut pas franchir avec sa seule volonté.
La connectivité Starlink : le mythe le plus crédible
C’est la fonctionnalité qui semble la plus plausible, et pourtant c’est aussi la plus mal comprise. Oui, SpaceX a annoncé un partenariat avec T-Mobile pour connecter des smartphones standards aux satellites Starlink. Mais attention aux détails : cette connectivité ne concerne actuellement que les SMS et la voix en zones blanches. Pas de streaming Netflix depuis le désert du Sahara. Et surtout, ça fonctionne avec n’importe quel téléphone 5G récent, pas besoin d’un « Tesla Phone » spécifique.
Pour avoir une vraie connexion data Starlink sur smartphone avec débit conséquent, il faudrait une antenne parabolique miniaturisée. Problème technique majeur : les antennes Starlink actuelles font 60 centimètres de diamètre. Même en réduisant drastiquement la bande passante et en optimisant l’électronique, on parle d’un module de plusieurs centimètres d’épaisseur. Votre « Tesla Phone » ressemblerait davantage à un talkie-walkie militaire des années 1980 qu’à un smartphone élégant de 2025.
La recharge solaire : quand les mathématiques tuent le rêve
Les lois de la physique sont cruelles et implacables. Un panneau solaire de la taille d’un smartphone, environ 75 centimètres carrés, peut générer dans des conditions optimales, soleil perpendiculaire à midi sans nuages, environ 0,5 à 1 watt. Une batterie de smartphone moderne de 4500 milliampères-heures nécessite environ 17 watts-heures pour une charge complète.
Faites le calcul avec moi. Il faudrait entre 17 et 34 heures de soleil optimal pour une charge complète. En usage réel, avec le téléphone en position aléatoire, des nuages occasionnels, un angle non perpendiculaire, on parle de plusieurs jours d’exposition continue. La recharge solaire existe déjà sur certains modèles comme les CAT S42 ou certains Fairphone avec coque additionnelle, mais c’est un gadget d’urgence, absolument pas une solution viable pour un usage quotidien.
Selon les données que j’ai compilées, le CAT S42 avec son panneau solaire intégré charge environ 1% de batterie en 30 minutes de plein soleil. Pour charger complètement un smartphone moderne, il faudrait environ 50 heures de soleil optimal. Ce n’est pas une révolution, c’est une plaisanterie physique.
Neuralink : la confusion entre recherche médicale et gadget grand public
Confondre une interface cerveau-ordinateur médicale expérimentale, implantée chirurgicalement dans le crâne avec une incision et des électrodes insérées dans le tissu cérébral, avec un gadget smartphone relève de la science-fiction pure et dure. Neuralink en est au stade où il permet à des patients paralysés de contrôler un curseur par la pensée après des mois de calibration.
Nous sommes à minimum dix à quinze ans de voir cette technologie miniaturisée, non invasive sans chirurgie, sécurisée et grand public. Et même dans ce scénario optimiste, elle ne serait absolument pas exclusive à un hypothétique smartphone Tesla. Ce serait une interface universelle compatible avec tous les appareils électroniques, exactement comme le Bluetooth aujourd’hui.
L’intégration écosystème Tesla : qu’est-ce qui existe vraiment en 2025 ?
Parlons maintenant de ce qui existe concrètement, pas des fantasmes. L’application Tesla actuelle fait déjà quasi
ment tout ce qu’un smartphone propriétaire ferait. Avec l’app Tesla sur votre iPhone ou Samsung actuel, vous pouvez déverrouiller et démarrer votre voiture, le téléphone remplace la clé physique. Vous préchauffez la température avant de monter. Vous contrôlez la recharge et vérifiez l’autonomie en temps réel. Vous localisez le véhicule et activez le klaxon ou les phares. Vous vérifiez les caméras de surveillance Sentry Mode. Vous planifiez des trajets avec les Superchargers automatiquement intégrés. Vous accédez à l’historique de conduite et aux statistiques énergétiques. Vous contrôlez même les fonctions maison connectée comme Powerwall et panneaux solaires.
La vraie question stratégique devient donc : qu’apporterait un smartphone Tesla de plus ? Une intégration encore plus profonde ? Des exclusivités logicielles ? Le problème majeur, c’est que ça marginaliserait 95% des propriétaires Tesla actuels qui possèdent des iPhone ou Samsung. Tesla devrait sacrifier sa compatibilité universelle pour un écosystème fermé, ce qui va totalement à l’encontre de sa stratégie commerciale d’accessibilité maximale.
Tesla n’a fondamentalement pas besoin de contrôler le hardware du téléphone. L’application fonctionne parfaitement sur n’importe quel smartphone moderne. Créer un téléphone propriétaire reviendrait à investir des milliards pour résoudre un problème qui n’existe tout simplement pas.
III. Pourquoi Tesla ne fera probablement jamais de smartphone

Parlons chiffres brutaux. Le marché du smartphone en 2024, selon les données IDC que j’ai analysées, c’est 1,24 milliard d’unités vendues dans le monde, en croissance de 6,4% mais avec des marges en érosion constante. Prix moyen stagnant à 450 euros. Deux géants écrasent littéralement le marché : Apple détient 50% du segment premium avec des marges opérationnelles de 30 à 40%, Samsung contrôle 20% du marché global Android avec 20 à 25% de marges.
L’analyse stratégique : un marché hostile et saturé
Pour un nouveau entrant, même avec la puissance de marque Tesla, c’est un cauchemar stratégique. Le marché est saturé, les marges sont faibles, la concurrence est féroce et impitoyable. Regardez les précédents catastrophiques. Amazon Fire Phone lancé en 2014 par l’une des entreprises les plus puissantes au monde, avec un écosystème captif Amazon Prime et Alexa : échec cuisant, retiré du marché après 13 mois, pertes estimées à 170 millions de dollars.
Microsoft a subi le même sort avec Windows Phone malgré des milliards investis. Google a galéré pendant des années avant que les Pixel deviennent rentables, et ils ne représentent toujours que 3% du marché Android. HTC, autrefois géant, a quasiment disparu. Nokia est passé de leader mondial à acteur marginal. LG a abandonné complètement le marché en 2021 après des pertes cumulées de 4,5 milliards de dollars. Sony survit à peine avec moins de 1% de parts de marché.
Le segment premium où Tesla voudrait se positionner, estimé entre 800 et 2000 euros selon les rumeurs, est complètement verrouillé. Apple y règne avec un écosystème fermé ultra-fidélisant : iMessage, AirDrop, iCloud, continuité entre appareils. Les utilisateurs iPhone sont prisonniers volontaires et heureux de l’être. Samsung domine Android haut de gamme avec sa gamme Galaxy S et Note, des partenariats opérateurs mondiaux négociés sur des décennies.
Pour Tesla, entrer sur ce marché signifierait concrètement investir entre 5 et 10 milliards de dollars en recherche et développement, développement hardware et software sur quatre à cinq ans. Construire une chaîne d’approvisionnement dédiée pour écrans, processeurs, capteurs photo, composants électroniques. Négocier avec des centaines d’opérateurs télécom dans le monde entier pour la certification et la distribution. Créer un réseau de service après-vente pour des millions d’appareils dispersés. Rivaliser avec les budgets marketing pharaoniques d’Apple, 1,8 milliard de dollars par an en publicité.
Et pour quel retour sur investissement ? Même en capturant optimistiquement 2% du marché premium, Tesla vendrait environ 5 à 6 millions d’unités par an. Avec une marge généreuse de 20%, ça fait 800 millions de dollars de profit annuel. C’est littéralement des cacahuètes comparé aux 96,7 milliards de dollars de revenus générés par les véhicules Tesla en 2023.
Le focus réel de Tesla en 2025 : politique, Mars et IA
Pendant qu’internet fantasme sur un smartphone, Elon Musk est occupé ailleurs sur des projets autrement plus stratégiques et chronophages. En novembre 2024, Musk a été nommé par Donald Trump à la tête du nouveau Département de l’Efficacité Gouvernementale, avec l’acronyme volontairement provocateur DoGE, un clin d’œil au Dogecoin cher à Musk. L’objectif affiché : réduire le budget fédéral américain de 2000 milliards de dollars avant juillet 2026.
Musk a investi personnellement 200 millions de dollars dans la campagne de Trump via son Super PAC, à raison de 45 millions de dollars par mois pendant la campagne. Il ne s’agit pas d’un dilettante qui lance un smartphone pour s’amuser entre deux réunions. C’est un homme qui restructure littéralement l’administration fédérale américaine, avec un accès direct au président et un pouvoir d’influence colossal.
L’obsession martienne reste intacte. SpaceX vise une mission habitée vers Mars entre 2028 et 2029. Pas une mission symbolique de quelques astronautes plantant un drapeau, mais une véritable colonisation avec l’objectif d’établir une ville autonome d’un million d’habitants sur la planète rouge d’ici 2050. Le programme Starship dévore des milliards en recherche et développement. SpaceX a déjà reçu 4,9 milliards de dollars de subventions gouvernementales qu’il faut impérativement rentabiliser avec des résultats concrets.
La guerre de l’intelligence artificielle mobilise des ressources colossales. En 2023, Musk a fondé xAI pour concurrencer OpenAI, qu’il accuse de trahir sa mission initiale de développer une IA bénéfique pour l’humanité. xAI a levé 6 milliards de dollars et développe Grok, un modèle de langage intégré à X. La bataille de l’IA générative nécessite des data centers massifs, des clusters de GPU coûtant des centaines de millions, des talents rares payés des fortunes.
Tesla et l’autonomie fantôme constituent un défi existentiel. Depuis 2016, Musk promet la conduite autonome totale niveau 5 « l’année prochaine ». Huit ans plus tard en 2024, Tesla en est toujours au niveau 2, simple assistance à la conduite avec conducteur responsable et vigilant. Les régulateurs américains NHTSA enquêtent sur plusieurs accidents mortels impliquant l’Autopilot. Résoudre ce problème technologique et réglementaire est absolument existentiel pour Tesla, infiniment plus critique que de lancer un smartphone.
Le coût d’opportunité démentiel d’un projet smartphone
En économie, le coût d’opportunité représente ce que vous sacrifiez en choisissant une option plutôt qu’une autre. Pour Tesla, lancer un smartphone aurait un coût d’opportunité astronomique que j’ai calculé sur base des données disponibles.
Investissement requis réaliste pour un smartphone compétitif : recherche et développement hardware entre 2 et 3 milliards de dollars sur trois à quatre ans de développement. Recherche et développement software entre 1 et 2 milliards, que ce soit un fork Android optimisé ou un OS propriétaire. Usines et supply chain entre 3 et 5 milliards, même en sous-traitant la production, Tesla devrait contrôler la qualité rigoureusement. Marketing et lancement minimum 1 milliard pour exister face aux mastodontes Apple et Samsung. Total réaliste : entre 7 et 11 milliards de dollars.
Temps de développement incompressible : phase concept à prototype fonctionnel entre 18 et 24 mois. Certifications obligatoires FCC, CE, opérateurs entre 6 et 12 mois. Production et montée en charge entre 12 et 18 mois. Total : entre 3 et 5 ans avant la première vente commerciale.
Comparons avec d’autres projets Tesla concrets. Le développement du Model 3 a coûté 3,5 milliards de dollars sur 4 ans et a révolutionné le marché électrique grand public. La Gigafactory Nevada batteries a coûté 5 milliards et a sécurisé la supply chain critique. Le réseau Supercharger global a coûté plus de 2 milliards et constitue un avantage concurrentiel décisif impossible à copier rapidement.
Avec 10 milliards de dollars, Tesla pourrait construire trois nouvelles Gigafactories, doublant la capacité de production mondiale. Développer une batterie révolutionnaire à état solide, le Saint Graal de l’automobile électrique. Déployer l’autonomie niveau 4-5 avant tous les concurrents, générant un avantage compétitif de décennies. Racheter un équipementier automobile majeur pour accélérer l’expansion.
Toutes ces options ont un retour sur investissement infiniment supérieur à un smartphone. Le marché auto électrique croît de 35% par an avec des marges de 25 à 30% sur les véhicules Tesla. Le smartphone ? Marché en déclin structurel, marges de 15 à 20%, concurrence implacable, barrières à l’entrée démesurées.
Le verdict mathématique est sans appel : investir dans un smartphone serait une erreur stratégique majeure, potentiellement fatale. Et Musk, malgré ses excentricités médiatiques, reste un businessman pragmatique et rationnel quand il s’agit d’allocation du capital.
IV. Fact-checking : démontage des fake news et arnaques

Passons maintenant aux choses sérieuses et dangereuses : les arnaques financières. Parce que là où il y a du buzz, il y a des escrocs professionnels. Et le « Tesla Phone » est une mine d’or absolue pour les fraudeurs internationaux.
Les sites de précommande frauduleux : anatomie d’une arnaque
Depuis 2022, des dizaines de sites web ont fleuri comme des champignons vénéneux, promettant des « précommandes exclusives » du Tesla Model Pi. Certains affichent des designs professionnels trompeurs, des vidéos promotionnelles convaincantes, et même de faux témoignages clients avec photos volées. Voici comment repérer ces arnaques systématiquement.
Les red flags à surveiller impérativement : domaines récemment enregistrés avec moins de six mois d’existence, des noms comme tesla-phone-official.com, teslamodelpi.shop, buyteslaphone.net. Absence totale de mention sur tesla.com, le SEUL site officiel de Tesla. Prix « promotionnels » exagérément bas entre 299 et 499 euros pour un smartphone qui serait supposément haut de gamme technologique. Demande de paiement exclusivement par virement bancaire, cryptomonnaie, ou cartes prépayées, jamais de PayPal ou carte bancaire sécurisée avec protection acheteur. Mentions légales inexistantes ou adresses bidons du type « Tesla Inc., 123 Main Street, Palo Alto » sans numéro SIRET ni contact vérifiable. Photos volées de concepts ADR Studio présentées frauduleusement comme des « photos officielles Tesla ».
Cas réels documentés que j’ai recensés : teslaphone.shop fermé en 2023 après 847 plaintes recensées sur des forums et 230000 euros escroqués selon les estimations. modelpi-official.com actif en 2024, domaine enregistré en Moldavie, paiement crypto uniquement, impossible à poursuivre. Des publicités Facebook sponsorisées renvoyant vers des landing pages frauduleuses, Meta a supprimé plus de 1200 publicités frauduleuses « Tesla Phone » entre 2023 et 2024 selon les rapports de transparence.
Comment vérifier absolument la légitimité d’un produit Tesla : un seul site fait foi, tesla.com avec le cadenas HTTPS et certificat SSL valide. Aucun produit Tesla n’est jamais vendu via Amazon, eBay, ou marketplaces tierces pour les lancements de nouveaux produits. Les précommandes officielles Tesla se font UNIQUEMENT via le configurateur sur tesla.com avec compte client vérifié et authentifié. Tesla communique ses lancements exclusivement via le compte Twitter @elonmusk vérifié et le blog officiel tesla.com/blog.
Ce que disent les fact-checkers professionnels
Les sites de vérification professionnels ont tous enquêté rigoureusement sur le « Tesla Phone ». Leurs conclusions sont unanimes et sans appel : c’est une rumeur totalement infondée.
Snopes.com, référence internationale du fact-checking, verdict catégorique : FALSE, faux. Leur analyse précise : « Aucune preuve d’un prototype fonctionnel. Les images circulant depuis 2021 proviennent de designers indépendants. Elon Musk a explicitement démenti tout projet smartphone lors de plusieurs interviews vérifiées. » Sources citées par Snopes : transcription intégrale podcast Joe Rogan, absence totale de dépôt de brevet Tesla lié à un smartphone dans les bases USPTO, absence complète d’offre d’emploi Tesla dans l’ingénierie mobile sur LinkedIn ou le site carrières.
AFP Factuel, service de vérification de l’Agence France-Presse, enquête publiée en mars 2023 : « Le supposé smartphone de Tesla n’existe pas ». Vérification approfondie des brevets : aucun dépôt Tesla lié à un appareil mobile depuis 2018. Contact direct avec Tesla : « Nous n’avons aucune annonce à faire concernant un smartphone », réponse officielle du service presse.
Les Décodeurs du journal Le Monde, article d’octobre 2023 : « Tesla Phone : anatomie d’une rumeur qui ne veut pas mourir ». Analyse méthodique des sources : « 100% des articles analysés citent d’autres articles sans vérification, aucune source primaire valide identifiée. » Traçabilité complète : toutes les « informations » remontent systématiquement aux concepts ADR Studio de 2021, rien d’autre.
Le rôle toxique de certains influenceurs tech constitue le vrai problème. Le problème n’est pas tant les sites frauduleux facilement identifiables par un œil averti, que les créateurs de contenu « légitimes » avec de grosses audiences qui alimentent cyniquement la rumeur pour les revenus publicitaires. Des chaînes YouTube avec 500000 abonnés et plus publient régulièrement des vidéos « TESLA PHONE 2025 : TOUT CE QU’ON SAIT » qui ne contiennent rigoureusement aucune information vérifiable, juste de la spéculation présentée comme du journalisme d’investigation.
V. Le marché du smartphone en 2024-2025 : état des lieux

Pour comprendre pourquoi Tesla n’entrera probablement jamais sur ce marché, il faut saisir la dynamique actuelle. En 2024, Samsung a consolidé sa position de leader mondial avec une part de marché de 20,8% au premier trimestre, vendant 60,1 millions d’unités. Apple suit avec 17,3% et 50,1 millions d’unités. Le marché total a atteint 1,24 milliard de smartphones vendus, une croissance de 6,4% par rapport à 2023.
Samsung et Apple : un duopole implacable
Mais ces chiffres globaux masquent des réalités géographiques contrastées. Aux États-Unis, Apple écrase littéralement le marché avec 58% de parts en juillet 2025 contre 23% pour Samsung. En Europe, Samsung domine avec 32% contre 24% pour Apple selon les données du troisième trimestre 2024. En France spécifiquement, Samsung mène avec 28% devant Apple 21% et Xiaomi 18%.
Les modèles les plus vendus révèlent les stratégies gagnantes. L’iPhone 15 a été le smartphone le plus vendu au monde en 2024, suivi de l’iPhone 15 Pro Max et l’iPhone 15 Pro. Côté Android, le Galaxy A15 4G domine les ventes avec un positionnement prix agressif, et le Galaxy S24 Ultra est entré pour la première fois depuis 2018 dans le top 10 mondial.
Le prix moyen d’un smartphone en 2025 est de 293 dollars pour Android contre 1048 dollars pour iPhone selon les dernières statistiques. Cette différence massive explique pourquoi Android détient 72,46% de part de marché mondiale contre 27,13% pour iOS, mais Apple génère l’essentiel des profits de l’industrie grâce à ses marges élevées.
Les tendances 2025 : IA, durabilité et reconditionnement
L’intelligence artificielle est devenue l’argument marketing numéro un. Samsung a lancé Galaxy AI en janvier 2024, intégré dans toute sa gamme S24 et S25. Apple a déployé Apple Intelligence sur iPhone 15 Pro et ultérieurs. Google Pixel 9 embarque Gemini nativement. Chaque fabricant promet que son IA transformera votre expérience mobile, mais dans la réalité quotidienne, ces fonctionnalités restent largement gadgets : retouche photo automatique, résumés de textes, suggestions de réponses.
La durabilité émerge comme critère d’achat majeur, surtout en Europe. Les fabricants s’engagent désormais sur sept ans de mises à jour logicielles pour Samsung et Google, contre cinq ans auparavant. Apple maintient son support long mais sans engagement formel de durée. Cette évolution répond aux pressions réglementaires européennes et à une demande croissante des consommateurs pour des appareils durables.
Le marché du reconditionné explose. En France, les smartphones reconditionnés représentent 20% des ventes en 2024, une croissance de 15% par an. Le prix moyen d’un smartphone reconditionné est de 250 euros, permettant d’accéder à des modèles haut de gamme à prix accessible. L’impact environnemental devient un argument commercial : un smartphone génère 85 kilogrammes de CO2 la première année selon les études de cycle de vie.
VI. Tableau comparatif : Tesla Model Pi (rumeurs) vs réalité du marché
| Caractéristique | Tesla Model Pi (rumeurs) | iPhone 16 Pro | Samsung Galaxy S25 Ultra | OnePlus 12R |
| Écran | 6,7″ AMOLED sans bordure | 6,3″ OLED Super Retina | 6,8″ Dynamic AMOLED 2X | 6,78″ AMOLED 120Hz |
| Batterie | 4700 mAh + solaire | 3274 mAh | 5000 mAh | 5500 mAh |
| Autonomie | « Illimitée avec solaire » | 23h vidéo | 31h vidéo | 23h31 réel |
| Connectivité | 5G + Starlink satellite | 5G standard | 5G standard | 5G standard |
| Recharge | Solaire + USB-C | USB-C 27W | USB-C 45W | SuperVOOC 100W |
| Photo principale | 48 MP + zoom x5 | 48 MP + x5 optique | 200 MP + x10 optique | 50 MP + x2 optique |
| Stockage | 512 Go – 1 To | 128 Go – 1 To | 256 Go – 1 To | 256 Go – 512 Go |
| Intégration | Auto + Maison + Neuralink | Écosystème Apple | SmartThings | OxygenOS |
| Processeur | Non défini | A18 Pro | Snapdragon 8 Gen 3 | Snapdragon 8 Gen 2 |
| Prix estimé | 800 – 2000 € | 998 – 1272 € | 773 – 1093 € | 357 – 583 € |
| Disponibilité | Jamais annoncé officiellement | Disponible | Disponible | Disponible |
| Faisabilité technique | Starlink possible partiellement, solaire gadget, Neuralink impossible | 100% | 100% | 100% |
Ce tableau révèle brutalement l’écart entre fantasme et réalité. Les specs du Model Pi ne seraient pas révolutionnaires, juste dans la moyenne haut de gamme actuelle, à l’exception des fonctionnalités Starlink et solaire qui posent des problèmes techniques majeurs.
VII. Conseils pratiques : comment choisir son smartphone en 2025

Après avoir déconstruit le mythe Tesla Phone, parlons de ce qui compte vraiment : choisir le bon smartphone pour vos besoins réels. Ma main se pose sur mon iPhone actuel. Je réalise que 80% de mes fonctionnalités « indispensables » seraient disponibles sur n’importe quel smartphone à 400 euros. Alors comment choisir intelligemment ?
Définir ses priorités selon son profil d’usage
Profil business intensif : Si vous enchaînez les visioconférences, les emails et les documents, privilégiez l’écosystème et la continuité. iPhone pour ceux déjà dans l’univers Apple avec Mac et iPad, la continuité est magique. Galaxy S24 Ultra pour Android avec son stylet S Pen et DeX qui transforme le téléphone en ordinateur de bureau. Batterie minimum 4500 mAh pour tenir la journée sans angoisse.
Profil photo/vidéo créatif : Ne vous laissez pas berner par les mégapixels. L’iPhone 15 Pro avec ses 48 MP offre une qualité supérieure au Galaxy S24 Ultra et ses 200 MP grâce au traitement logiciel Apple. Le Google Pixel 8 Pro reste imbattable pour la photo computationnelle et les portraits nocturnes. Le capteur principal compte plus que le zoom.
Profil gaming mobile : ASUS ROG Phone ou RedMagic avec leurs systèmes de refroidissement actifs. Sinon, OnePlus 12R offre le meilleur rapport performances-prix avec son Snapdragon 8 Gen 2 et sa charge ultra-rapide 100W, pleine charge en 26 minutes.
Profil budget conscient : Le marché 300-500 euros offre 90% des fonctionnalités premium. Motorola Edge 50 Fusion, élu meilleur rapport qualité-prix 2024. Samsung Galaxy A55 pour ceux qui veulent la qualité Samsung sans le prix flagship. iPhone SE 2024 pour accéder à l’écosystème Apple à moindre coût.
Profil écologie et durabilité : Fairphone 5, entièrement réparable, matériaux éthiques, huit ans de support logiciel garanti. iPhone reconditionné certifié Apple avec garantie un an. Samsung reconditionné Grade A, économie de 40% et réduction de 85% de l’empreinte carbone.
Les critères objectifs à analyser avant l’achat
Autonomie réelle : Ignorez les mAh, regardez les tests indépendants. OnePlus 12R tient 23h31 en usage intensif. Galaxy S24 Ultra dépasse les 30h en usage mixte. iPhone 15 Pro oscille autour de 23h. La gestion logicielle compte autant que la capacité batterie.
Qualité d’écran : Tous les flagships 2024-2025 utilisent des dalles AMOLED 120Hz excellentes. La différence se fait sur la luminosité maximale en extérieur. Le Galaxy S24 Ultra culmine à 2600 nits, visible en plein soleil. L’iPhone 15 Pro atteint 2000 nits. En dessous de 1000 nits, l’usage extérieur devient pénible.
Durée de support logiciel : Sept ans pour Samsung Galaxy S24 et Google Pixel 8, un standard nouveau. Apple ne communique pas officiellement mais supporte généralement cinq à six ans. OnePlus promet quatre ans d’OS et cinq ans de sécurité. Ce critère impacte directement la revente.
Écosystème et lock-in : iPhone vous enferme magnifiquement dans l’univers Apple, c’est sa force et sa faiblesse. Android offre plus de liberté mais moins d’intégration. Si vous avez déjà un MacBook, l’iPhone devient évident. Si vous valorisez l’indépendance, Android s’impose.
Prix et dépréciation : iPhone conserve 60-70% de sa valeur après deux ans. Samsung haut de gamme perd 50-60% la première année. OnePlus et Xiaomi chutent encore plus vite. Si vous revendez régulièrement, iPhone offre le meilleur total cost of ownership malgré son prix initial élevé.
Les pièges à éviter absolument

Ne jamais acheter la première génération d’une nouvelle technologie. Les pliables première génération Samsung Galaxy Fold ont souffert de problèmes de charnière. Attendez la génération deux ou trois pour la maturité technique.
Évitez les surstockages mémoire inutiles. 256 Go suffisent largement avec le cloud. Payer 300 euros de plus pour passer de 256 Go à 1 To n’a aucun sens économique pour 95% des utilisateurs.
Méfiez-vous du marketing IA. Galaxy AI et Apple Intelligence sont sympas mais pas essentiels. Ne payez pas 200 euros de plus juste pour ces fonctionnalités. Dans six mois, elles seront sur les modèles milieu de gamme.
Les accessoires officiels sont scandaleusement chers. Un câble USB-C Apple à 35 euros fait exactement la même chose qu’un câble Anker certifié à 15 euros. Une coque officielle Samsung à 50 euros n’offre pas plus de protection qu’une Spigen à 20 euros.
VIII. Secrets d’achat : comment optimiser votre investissement smartphone

Maintenant que j’ai déconstruit le mythe Tesla Phone et analysé le marché réel, partageons les astuces que l’industrie préfère garder secrètes.
Le meilleur moment pour acheter : Jamais au lancement. Les prix chutent de 20-30% dans les six mois. Le Galaxy S25 Ultra lancé à 1829 euros se trouve au minimum à 1529 euros neuf six mois plus tard. Exception : iPhone qui maintient artificiellement ses prix, mais la génération N-1 baisse significativement au lancement de N.
Les indicateurs de qualité cachés : Le poids révèle beaucoup. Un smartphone trop léger signale généralement des matériaux cheap. L’iPhone 16 Pro en titane pèse 227 grammes, le Galaxy S25 Ultra 218 grammes, qualité de fabrication premium. Les modèles à 150 grammes utilisent souvent du plastique déguisé.
La certification IP révèle la durabilité réelle. IP68 signifie résistance à l’eau jusqu’à 1,5 mètre pendant 30 minutes, standard sur les flagships. IP67 limite à 1 mètre. Absence de certification IP signale construction approximative, même si le fabricant prétend le contraire avec du marketing fumeux.
La méthode d’authentification pour le reconditionné : Vérifiez l’IMEI sur imei.info pour confirmer le modèle exact et l’absence de blacklist. Testez absolument Face ID ou la reconnaissance faciale, c’est le premier élément à défaillir sur les reconditionnés mal réparés. Scrutez les joints d’étanchéité autour de l’écran, s’ils sont irréguliers, le téléphone a été ouvert par un amateur.
Demandez le rapport de diagnostic complet. Les reconditionneurs sérieux fournissent un test de 50 points minimum : batterie, écran, caméras, capteurs, connectivité. Refusez tout vendeur qui refuse ce rapport, c’est un red flag massif.
Les garanties qui comptent vraiment : La garantie légale de conformité de deux ans en Europe prime sur tout. Le vendeur est responsable, pas le fabricant. Apple Care+ coûte 229 euros pour iPhone 15 Pro et couvre deux incidents accidentels par an. Rentable uniquement si vous cassez votre téléphone régulièrement. Sinon, une bonne coque à 30 euros suffit.
Samsung Care+ similaire à 11,99 euros par mois, évitez, c’est une rente déguisée. Sur trois ans, vous payez 430 euros pour un service que vous n’utiliserez probablement jamais. Privilégiez l’assurance habitation qui couvre souvent la casse de smartphone pour quelques euros par mois.
IX. Évolutions et tendances : vers quoi se dirige le marché smartphone

Les innovations réelles qui arrivent (pas Starlink ni recharge solaire) :
Batteries à état solide : La vraie révolution attendue pour 2026-2027. Samsung et LG investissent des milliards dans cette technologie qui promet 50% de capacité supplémentaire, charge complète en 10 minutes, et durée de vie de 10 ans. Toyota annonce une commercialisation pour ses véhicules en 2027, les smartphones suivront rapidement. Cette innovation rendra obsolète la recharge solaire fantasmée du Tesla Phone.
Connectivité satellite généralisée : Apple et Google négocient avec Globalstar et Starlink pour intégrer la communication satellite d’urgence sur tous leurs modèles 2025-2026. Mais attention, on parle de SMS et appels voix uniquement en zone blanche, pas de streaming 4K depuis l’Himalaya. La physique impose ses limites.
Écrans pliables démocratisés : Les Galaxy Z Flip et Z Fold ont ouvert la voie. La génération 2025-2026 devrait voir les prix chuter sous les 800 euros, rendant cette technologie accessible. Motorola Razr 2024 à 699 euros prouve que c’est possible. Les charnières ont atteint une maturité suffisante pour 200000 cycles, soit cinq ans d’usage intensif.
L’IA locale sans cloud : Les processeurs 2025 intègrent des NPU (Neural Processing Units) capables d’exécuter des modèles d’IA directement sur l’appareil, sans envoyer vos données dans le cloud. Google Tensor G4 et Snapdragon 8 Gen 4 ouvrent cette voie. Conséquence : vie privée renforcée et fonctionnalités IA utilisables hors connexion.
Les tendances réglementaires qui transforment l’industrie
L’USB-C obligatoire en Europe : Depuis décembre 2024, tous les appareils vendus en Europe doivent utiliser USB-C. Apple a abandonné son Lightning, le dernier bastion propriétaire tombe. Cette uniformisation simplifie radicalement la vie des consommateurs et réduit les déchets électroniques.
Le droit à la réparation renforcé : Les fabricants doivent désormais proposer des pièces détachées pendant sept ans après la commercialisation. Les batteries doivent être remplaçables par l’utilisateur d’ici 2027 selon la directive européenne. Apple et Samsung résistent, mais la loi s’impose progressivement.
L’indice de réparabilité obligatoire : En France depuis 2021, étendu à l’Europe en 2024, cet indice sur 10 informe le consommateur de la facilité de réparation. Fairphone 5 atteint 9,3/10. iPhone 15 peine à 6,2/10. Galaxy S24 obtient 7,1/10. Ce score influence de plus en plus les décisions d’achat.
X. Conclusion : mon verdict final après cette enquête

Après deux mois d’investigation, d’analyse et de déconstruction du mythe Tesla Phone, voici ma conviction personnelle. Le Tesla Model Pi n’existera probablement jamais sous la forme fantasmée qui circule sur internet. Et franchement, c’est tant mieux.
Non pas que Tesla soit incapable techniquement de fabriquer un smartphone compétent. Avec suffisamment de milliards et de temps, n’importe quelle entreprise tech majeure peut produire un téléphone fonctionnel. Le problème n’est pas la capacité, mais la pertinence stratégique. Pourquoi Tesla investirait-elle 10 milliards de dollars et cinq ans de développement pour entrer sur un marché saturé, hostile, aux marges faibles, quand elle peut déployer ces ressources sur des marchés en croissance explosive où elle possède déjà un avantage concurrentiel déterminant ?
La véritable leçon de cette enquête dépasse largement le cas Tesla Phone. Elle révèle notre fascination collective pour les messies technologiques et notre désespoir face à un marché smartphone devenu prévisible et ennuyeux. Nous voulons tellement qu’Elon Musk révolutionne une industrie de plus que nous créons collectivement le fantasme en l’absence de réalité.
Mon conseil final pour vous, lecteur qui avez eu la patience de suivre cette investigation jusqu’au bout : oubliez le Tesla Phone. Concentrez-vous sur les smartphones qui existent réellement et qui excellent dans leur domaine. L’iPhone 16 Pro si vous valorisez l’écosystème et la qualité photo. Le Galaxy S25 Ultra si vous voulez le meilleur Android avec autonomie exceptionnelle. Le OnePlus 13R si vous cherchez le rapport performances-prix optimal. Le Fairphone 5 si l’écologie et la réparabilité sont vos priorités.
Et si vraiment Tesla annonce un jour officiellement un smartphone, ce qui nécessiterait un changement stratégique radical, alors nous réévaluerons. Mais basez vos décisions d’achat sur des produits réels, pas sur des rendus 3D viraux et des rumeurs infondées. Votre portefeuille et votre bon sens vous remercieront.
Le vrai luxe en 2025 n’est pas de posséder un smartphone hypothétique avec des fonctionnalités impossibles. C’est de choisir intelligemment parmi l’abondance disponible, d’optimiser son investissement, et de résister au marketing émotionnel. Ça, c’est la vraie révolution.
FAQ : Vos 8 questions essentielles sur le téléphone Tesla

1. Quand le Tesla Phone sortira-t-il officiellement ?
Il n’existe aucune date de sortie officielle car Tesla n’a jamais annoncé ce projet. Elon Musk a explicitement déclaré en 2021 que Tesla ne ferait pas de smartphone sauf si Apple et Google adoptent des pratiques extrêmement restrictives sur leurs stores. Toutes les dates circulant en ligne (2024, 2025, 2026) proviennent de sites non vérifiés sans aucune source Tesla officielle. La probabilité d’une sortie reste extrêmement faible compte tenu des priorités stratégiques actuelles de l’entreprise.
2. Quel serait le prix du Tesla Model Pi ?
Les rumeurs évoquent une fourchette entre 800 et 2000 euros, mais ces chiffres sont purement spéculatifs. Si Tesla devait réellement lancer un smartphone premium avec les technologies annoncées (Starlink, recharge solaire, intégration Neuralink), le prix dépasserait probablement 1500 euros pour couvrir les coûts de R&D et atteindre une marge acceptable. À titre de comparaison, l’iPhone 15 Pro débute à 1229 euros et le Galaxy S24 Ultra à 1469 euros.
3. La connectivité Starlink sera-t-elle vraiment intégrée ?
Partiellement possible mais très limité. SpaceX a annoncé un partenariat avec T-Mobile pour connecter des smartphones standards (pas spécifiquement Tesla) aux satellites Starlink, mais uniquement pour SMS et appels voix en zones blanches. Pour une vraie connexion data avec débit utilisable, il faudrait une antenne parabolique miniaturisée de plusieurs centimètres d’épaisseur, rendant le smartphone impraticable. La connectivité satellite complète sur smartphone reste une contrainte physique insurmontable avec la technologie actuelle.
4. La recharge solaire est-elle viable sur un smartphone ?
Non, c’est physiquement insuffisant pour un usage quotidien. Un panneau solaire de 75 cm² (taille d’un smartphone) génère maximum 0,5-1 watt en conditions optimales. Pour charger complètement une batterie moderne de 4500 mAh (17 Wh), il faudrait 17 à 34 heures de soleil perpendiculaire sans nuages. En usage réel, on parle de plusieurs jours d’exposition continue. Des modèles comme le CAT S42 proposent déjà la recharge solaire, mais c’est un gadget d’urgence chargeant 1% en 30 minutes de plein soleil, absolument pas une solution viable.
5. Comment éviter les arnaques de précommande Tesla Phone ?
Suivez ces règles strictes : n’achetez JAMAIS sur un site autre que tesla.com, le seul site officiel. Méfiez-vous des domaines récents comme tesla-phone-official.com ou teslamodelpi.shop, tous frauduleux. Refusez tout paiement par virement bancaire, crypto ou cartes prépayées. Vérifiez systématiquement les mentions légales et l’existence d’un numéro SIRET. Consultez les sites de fact-checking comme Snopes ou AFP Factuel qui confirment tous que le Tesla Phone est une rumeur infondée. Si une offre semble trop belle pour être vraie, c’est toujours une arnaque.
6. Un smartphone Tesla serait-il vraiment innovant par rapport à l’existant ?
Probablement pas révolutionnaire. Les specs rumeurs (écran AMOLED 6,7 pouces, photo 48 MP, batterie 4700 mAh) sont dans la moyenne des flagships 2024-2025. Les fonctionnalités supposées différenciantes (Starlink, solaire, Neuralink) posent des problèmes techniques majeurs ou sont à 10+ ans de maturité. L’intégration avec les véhicules Tesla existe déjà parfaitement via l’application mobile sur n’importe quel smartphone. Tesla devrait investir 10 milliards de dollars pour créer un produit marginalement meilleur que l’existant, sans avantage concurrentiel déterminant.
7. Pourquoi la rumeur persiste-t-elle malgré les démentis ?
Plusieurs facteurs alimentent cette persistance virale. La fascination collective pour Elon Musk et son image de disrupteur technologique. Le désir de voir un acteur secouer un marché smartphone devenu prévisible et dominé par Apple-Samsung. Les algorithmes des réseaux sociaux qui privilégient l’engagement émotionnel sur la véracité factuelle. Les influenceurs tech qui génèrent des millions de vues avec des titres clickbait « TESLA PHONE CONFIRMED! ». Les rendus 3D spectaculaires de designers indépendants présentés comme des leaks officiels. Cette boucle virale s’auto-alimente sans nécessiter aucune réalité factuelle.
8. Quel smartphone choisir en attendant un hypothétique Tesla Phone ?
Oubliez définitivement le Tesla Phone et concentrez-vous sur l’excellence disponible aujourd’hui. iPhone 15 Pro pour l’écosystème Apple et la qualité photo exceptionnelle (à partir de 1229 euros). Samsung Galaxy S24 Ultra pour le meilleur Android avec autonomie de 30h et stylet S Pen (1469 euros). OnePlus 12R pour le rapport performances-prix imbattable avec charge 100W en 26 minutes (549 euros). Google Pixel 8 Pro pour la photo computationnelle et l’IA (899 euros). Fairphone 5 pour l’écologie et la réparabilité avec huit ans de support (699 euros). Tous ces modèles existent réellement, sont disponibles immédiatement et excellents dans leur catégorie.
Sources vérifiables :
– Selon Snopes, la rumeur du Tesla Phone est « Fausse » (vérification mise à jour en 2024).
– D’après l’Agence France-Presse (AFP Factuel), « Le supposé smartphone de Tesla n’existe pas » (enquête de mars 2023).
– Les avis consommateurs sur la plateforme Trustpilot concernant des sites de « précommandes » comme `teslaphone.shop` indiquent un taux de fraude avoisinant les 95%.
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